2008 a été une année bien remplie pour l'ACC Contern avec une demie-douzaine d'organisations: pas moins de trois cyclo-cross avec notamment les championnats du Luxembourg en janvier, la Charly Gaul, le doublé Grand-prix François Faber, Grand-prix Ostfenster et puis, surtout, un Gala Tour de France de folie, organisé devant 35.000 personnes estimées au sein de la Ville de Luxembourg et porté par les stars du cyclisme luxembourgeois, Kim Kirchen, Andy Schleck et Frank Schleck, qui ont à nouveau brillé de mille feux sur la scène internationale l'année dernière.
En janvier 2008, l'ACC Contern a donc organisé pour la 4ème fois de son histoire les Championnats de Luxembourg de cyclo-cross sur le traditionnel parcours à Contern.
Les conditions climatiques étaient difficiles et, dans la semaine qui suivait les épreuves, le parcours s'est transformé avec le dégel d'une piste technique super-rapide en un bourbier très difficile à négocier, surtout pour les coureurs ne faisant pas partie de la catégorie élite. Le dimanche, 6
janvier, le soleil était néanmoins au rendez-vous et les gens se sont déplacés en masse: 3.000 personnes estimées pour assister au duel attendu entre le tenant du titre, Gusty Bausch, et le numéro un du cyclo-cross grand-ducal, Jempy Drucker.
Mais le duel n'a point eu lieu: malgré une blessure à la main qui l'a handicapé depuis sa chute à Diegem, le nouveau sociétaire de l'ACC Contern n'a jamais laissé plâner de doute sur sa supériorité, ne laissant à Bausch guère plus qu'un demi-tour pour faire illusion. Dès l'entrée dans la difficile partie de prairie, Drucker a pris la tête des opérations, pour ne plus la lâcher jusqu'au bout. Après un tour accompli, le coureur Fidea avait déjà 30 secondes d'avance sur Bausch, et bien plus sur les autres.
Car si Jempy a fait cavalier seul devant pour le titre, Gusty a fait de même pour la deuxième place, laissant bien vite sur place les Michely, Claerebout, Triebel ou encore Wolter.
Après une heure de course, Jempy Drucker est devenu champion de Luxembourg élite de cyclo-cross 2008, avec 27 secondes d'avance sur Bausch et près de trois minutes sur le troisième larron. Le toujours jeune Pascal Triebel a dû batailler ferme pour obtenir sa médaille de bronze face à Claude Wolter. David Claerebout, qui a accompagné Triebel et Wolter pendant une grande partie de la course, gagnait le titre chez les espoirs avec une belle marge devant Kim Michely et David Schlöesser.
Dans les catégories de jeunes, les vainqueurs ont été sans réelle surprise, normal sur un tel parcours, même si les courses n'ont pas été dénuées de
suspense. Chez les dames, Nathalie Lamborelle s'est porté en tête de la course dès le premier tour, mais Suzie Godart est revenue dans son sillage par après. La sociétaire d'Uniqa a profité d'une glissade de son ainée pour se détacher à nouveau, mais elle n'avait que 6 petites secondes d'avance à l'arrivée, où elle a remporté le titre national devant Godart et Christine Majerus, malade.
Chez les débutants, les coureurs de l'UC Dippach étaient dominants avec pas moins de 8 participants et le podium au grand complet. Bob Jungels, Alex Kirsch et Kevin Feiereisen ont pris les trois premières places en étant en tête de la course du début jusqu'à la fin.
Tout comme les coureurs de Dippach chez les débutants, ceux de Tétange étaient au-dessus du lot chez les juniors avec Vincent Dias Dos Santos, Max Michely, Pit Schlechter et Laurent Sadler, qui étaient devant dès le début. Si Sadler s'est fait dépasser par le champion sortant Tom Thill, les trois autres ont raflé les médailles d'or, d'argent et de bronze dans cet ordre.
Le 12ème Gala Tour de France s'annonçait haut en couleur, porté par les formidables prestations des coureurs luxembourgeois au Tour de France avec la possession des maillots jaune, vert et blanc pendant plusieurs jours. Le changement de site avec un tracé spectaculaire dans le haut de la ville ainsi que le déplacement de la course en soirée, tout cela laissait présager une belle fête
et la fièvre commençait à monter bien avant le jour J, fin juillet. Dommage que, pour les organisateurs, elle fût quelque peu gâchée par des supporters trop fanatiques, assez peu respectueux du matériel et de la personne d'autrui et prêt à tout pour glaner une dédicace.
Le spectacle, lui, était bien au rendez-vous. Tout d'abord avec le défilé historique qui a mis en scène des véhicules historiques, des groupes musicaux et des coureurs, anciens, actuels et futurs, pour célébrer le cinquantième anniversaire de la victoire de Charly Gaul au Tour de France 1958 et pour rendre hommage aux autres héros du cyclisme grand-ducal, comme François Faber, Nicolas Frantz, Elsy Jacobs et bien d'autres. Les participants du Yuppi's Trophy pour jeunes coureurs ainsi que les délégués de la Ville de Luxembourg, qui avaient auparavant effectués des visites guidées à vélo dans la ville de Luxembourg, étaient également de la partie dans ce défilé. Sous les yeux de Jean-Marie Leblanc, ancien directeur du Tour de France, et d'une coulisse époustouflante estimée à 35.000 spectateurs, 51 coureurs ont pris le départ pour une heure et demie de course sur le circuit sélectif autour de la place Guillaume. Alessandro Ballan, vainqueur du Tour des Flandres et futur champion du monde, était un des grands animateurs de la course et il est parti à l'offensive dès les premiers tours, et il était ainsi à la base d'un groupe de tête d'une bonne dizaine de coureurs avec entre-autres Fogen, Centrone, Di Gregorio, Drucker ou encore Tossato, qui devait rester aux avant-postes durant un bon moment. Mais les vedettes luxembourgeoises n'avaient pas encore dit leur dernier mot et Frank Schleck a lancé une attaque fulgurante, suite à laquelle 7 coureurs se sont portés à l'avant de la course pour se disputer la victoire: Frank et Andy Schleck, Gilberto Simoni, Christophe Mengin, Kim Kirchen, Benoît Joachim, Florent Brard, Alessandro Ballan toujours, Carlos Barredo et Christian Poos. Kim Kirchen s'est isolé en tête dans l'avant-dernier tour, mais il sera rejoint et dépassé dans l'ultime boucle par la coqueluche du public, Andy Schleck. Le vainqueur du maillot blanc du Tour de France s'est finalement imposé avec 12 secondes d'avance sur Simoni, Mengin, Joachim et Kirchen dans cet ordre. Alessandro Ballan fut désigné coureur le plus combatif et Steve Fogen vainqueur du classement des sprints intermédiaire pour un podium de folie, acclamé par la foule sur une place Guillaume noire de monde.
Le 84ème Grand-prix François Faber et le 21ème Grand-prix Ostfenster ont fait un peu les frais de cette année surchargée en évènements. Initialement prévus en même temps que le Gala Tour de France en ville de Luxembourg, les deux courses ont finalement eu lieu le 3 août 2009 à Contern, soit 4 jours seulement après le Gala. Ni le public, ni les coureurs ont répondu présent à l'appel, et c'est donc devant une triste coulisse que les coureurs Bulgares ont dominé le Grand-prix Ostfenster pour coureurs élite et espoirs. Car si le nombre de coureurs au départ (48) était faible, la qualité du podium était bien exceptionnelle. Pour preuve, Georgi
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Georgiev, le vainqueur et champion de Bulgarie en titre, est un habitué des podiums dans les balkans et au-delà, alors que le meilleur espoir, Gregory Brenes, a gagné un peu plus tard le Tour du Costa Rica, épreuve par étapes qui se dispute sur une douzaine de jours et qui fait pratie de l'UCI America Tour.
Les coureurs bulgares du CC Nessebar ont donc rapidement pris les choses en main sur le circuit très sélectif autour de Contern et ils étaient présent à trois dans le groupe de 10 hommes qui s'est dégagé dès le premier tour. Au fil des tours, le groupe perdait ses unités, mais les Bulgares (Georgiev, Grashev, Gyurov) restaient bien devant, en compagnie de Brenes, Degano et d'un Tom Kohn très volontaire. Dans l'avant-dernier tour, Georgi Georgiev s'est détaché avec un puissant démarrage pour s'envoler vers la victoire. Derrière le champion de Bulgarie, ses coéquipiers ont joué le jeu d'équipe à la perfection et ils ont réussi à prendre les deuxième (Gyurov) et troisième (Grashev) place, repoussant Brenes et le malheuereux Tom Kohn aux prochains accessits. Le Grand-prix François Faber pour juniors a vu 19 coureurs seulement s'aligner et c'est Christophe Fanck qui a mis le feu aux poudres dès le départ. Mais le champion national avait présumé de ses forces car s'il a pu se détacher avec Pit Schlechter et Michael Humbert, il a dû laisser filer ses deux compagnons à la mi-course. Schlechter était bien le plus costaud dans les bosses et il en a profité pour distancer le rouleur Humbert en vue de la ligne d'arrivée et s'imposer avec quelques longueurs d'avance. Andy Katzenmeyer a complété le podium en troisième position, alors que Michel Kohnen était le meilleur des masters.
Changement majeur également pour La 19ème Charly Gaul qui, après trois années à Contern, a migré vers Echternach, en plein coeur de la Petite Suisse Luxembourgeoise. Pour des raisons d'espace et de sécurité des concurrents notamment, grandes routes et peu de carrefours dans les premiers kilomètres, le départ et l'arrivée ont donc eu lieu pour la première fois dans la jolie cité touristique.
Les parcours s'en sont retrouvés d'autant plus corsés, puisque les régions traversées regorgent de côtes en tous genre. Les moments forts de cette 19ème édition de La Charly Gaul ont sans doute été la traversée de Vianden avec le Mont St-Nicolas, les côtes de Kautenbach et de Groesteen ou encore la vallée de l'Our et les derniers kilomètres à travers le Mullerthal.
Une vraie Charly Gaul donc, avec 2200 mètres de dénivellation pour la catégorie-reine de 160 kilomètes, d'autant plus que le mauvais temps s'en est mêlé. La pluie et le vent n'ont sûrement pas aidé à attirer les participants en ce premier dimanche de septembre, puisqu'ils étaient au nombre de 731 et donc une bonne centaine d'unités en moins que les années dernières, mais si beaucoup de concurrents ont souffert tout au long de la journée, ils ont dû se dire que c'est justement dans ces conditions que l'Ange de la Montagne était dans son élément. 282 concurrents se sont élancés à 9 heures du matin pour le parcours A (160 km) et une cinquantaine d'entre-eux se sont dégagés dès le premier juge de Paix, au Mont-Saint-Nicolas, parmi eux les principaux favoris. Après une chute massive sur un tronçon boueux du côté de Lellingen et une série de côtes, 30 coureurs demeuraient encore à l'avant, mais Vincenzo Centrone a fait la sélection dans la terrible côte de Groesteen. Le coureur professionnel de chez Preti Mangini s'est installé seul en tête, avec un trio de Tétange (Triebel, Degano, Schlechter) à sa poursuite. Dans les 50 derniers kilomètres, Centrone n'a pas faibli, et il a rallié Echternach après un impressionnant cavalier seul, 4 minutes devant Degano et Triebel, 2ème et 3ème respectivement. En l'absence de la tenante du titre, Siona Jongstra, Verena Engel s'est montré au-dessus du lot chez les dames pour s'emparer d'une deuxième couronne après 2004. Dès la deuxième côte, l'Allemande a lâchée toutes ses concurrentes et elle est arrivée dans la ville-abbaye avec presque une heure d'avance sur Laure Mohnen, finissant aux alentours de la 100ème place dans le classement commun avec les hommes. L'épreuve B, avec 449 coureurs au départ, était longue de 92 kilomètres et, avec le Mont-Saint-Nicolas ou encore les côtes de Broderbour et Grevenhaff, elle était également beaucoup plus sélective que ces dernières années. 15 coureurs se sont dégagés peu après la traversée de Vianden, parmi eux les derniers vainqueurs Beckers et Thimister. Ce dernier s'est d'ailleurs installé en tête de la course avec Jeff Bourggraf à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée. La décision devait tomber dans la dernière côte, à Berdorf, où le jeune Bourggraf a réussi à lâcher Thimister pour rallier Echternach avec 42 secondes d'avance sur son aîné. Bruno Beckers a complété le podium en troisième position, alors que Sandra Huberty s'est montré la meilleure dame, en distançant elle-aussi ses concurrentes Nina Werner et Barbara Boos dans la côte de Berdorf pour terminer sur la place du Marché avec une minute et demie d'avance.
Une fois n'est pas coutume, l'ACC Contern a organisé en 2008 deux épreuves de cyclo-cross internationales, le premier étant le traditionnel 4ème Grand-prix de la Commune de Contern sur le même circuit que les championnats nationaux en janvier.
Si le parcours était quasiment identique, les conditions météorologiques ne l'étaient pas du tout et par temps sec, le bourbier s'était transformé en circuit très roulant et ultra-rapide. Mais comme en janvier, un homme, un seul, a dominé les débats dans la course principale. Dieter Vanthourenhout, qui fait partie de la génération montante du cyclo-cross belge au côtés de Niels Albert ou encore Tom Van den Bosch, s'est en effet emparé de la tête de la course dès l'entrée sur la prairie pour ne plus la quitter jusqu'au bout.
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Vanthourenhout avançait avec une apparante facilité et, dès le deuxième tour, il possédait déjà une vingtaine de secondes sur ses poursuivants, un avantage qu'il n'avait plus qu'à gérer jusqu'au bout, où il s'est imposé avec 38 secondes d'avance sur le deuxième Tom Van den Bosch. Celui-ci était parti en poursuite dès le troisième tour et, s'il n'a pu se rapprocher du leader autoritaire, il n'a cependant jamais été inquiété pour la deuxième place du podium, terminant une bonne trentaine de secondes devant le troisième. La lutte pour la troisième place est, quant-à-elle, restée indécise jusqu'au bout entre Berden, Skarnitzl, Aernouts, Verstraeten et Bausch, qui ont évolué longtemps côte-à-côte. Le Luxembourgeois Gusty Bausch faisait une belle impression et il s'en est fallu d'un incident mécanique pour qu'il se retrouve écarté du podium, un podium qui est finalement revenu à Ben Berden. Côté Luxembourgeois également, les organisations ont eu la belle surprise de voir Jempy Drucker s'inscrire sur la liste de départ, quelques jours avant la course. Après un début de saison catastrophique, Drucker n'a en effet pas jugé opportun de faire le long déplacement jusqu'à la coupe du monde de Tabor et il a préféré s'aligner à Contern. Hélas, après une longue saison sur route, la forme n'était pas encore au Top pour la saison d'hiver et, après avoir fait illusion durant quelques tours, le coureur licencié à l'ACC Contern s'est finalement classé neuvième. Dans la 20ème édition du Grand-prix Comat pour les autres catégories, trois courses étaient prévus. Michel Vanthourenhout a dominé chez les débutants comme son grand frère l'a fait en catégorie élite, s'imposant avec 55" d'avance sur Pierre Lux du LG Alzingen, alors que les juniors du LC Tétange ont dominé chez les juniors, Max Michely et Laurent Sadler venant à bout de Lex Reichling (Préizerdaul) et de Kevin Feiereisen (Dippach). C'est finalement chez les dames que la course était la plus indécise entre la Belge Patsy Larno et la Française Perrine Philippe, qui ne se sont départagées que dans le tout dernier tour. Après un départ difficile, Larno et finalement revenue sur Philippe pour s'imposer sur le fil avec 7 secondes d'avance.
Après la belle course que nous avions vécu en 2007 à Niederanven, l'ACC Contern ne voulait pas déloger du beau circuit autour du Centre Culturel à Niederanven et, un mois après l'épreuve de Contern, la vaillante équipe a donc repris le service pour le 2ème Grand-prix de la Commune de Niederanven.
Seulement, une année n'est pas l'autre et si un chantier nous a privé de la partie la plus spectaculaire du circuit de l'année précédente, le reste fut en plus transformé en bourbier par la neige des jours précédents et le dégèl du matin. Le mauvais temps devrait également être responsable en partie du manque de spectateurs, puisque Contern avait été un beau succès populaire le mois précédent, alors que Niederanven était plutôt un échec de ce point de vue-là, alors que la course arborait pourtant fièrement son affiche spectaculaire avec des coureurs venant de 9 nationalités différentes.
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Kamil Aubuher, ancien champion du monde de la discipline, Steve Chainel, quatrième des championnats du monde élite de Zeddam, Vladymir Kyzivat, 9ème de cette même course, le vainqueur sortant Johannes Sickmüller, l'ancien médaillé de bronze aux mondiaux David Kasek, le Suisse Pirmin Lang ou encore le champion d'Allemagne Malte Urban, autant de noms que l'on ne voit pas tous les jours en action au Luxembourg. Ce sont d'ailleurs les favoris qui ont dominé la course, même si l'excellent et jeune Allemand Sascha Weber était l'auteur d'un excellent départ sur le circuit rendu lourd et difficile par la boue. Dès le troisième tour, un groupe de trois se forme en tête de la course avec les trois favoris Chainel, Ausbuher et Sickmüller, suivis de Kasek, Van den Bosch, Van Nuffel et Lang. Tour-à-tour, les hommes de tête placent des accélérations et c'est finalement Steve Chainel qui réussit à se dégager du lot. A trois tours de la fin, Sickmüller d'abord, puis Ausbuher doivent laisser filer le vainqueur du Circuit de Lorraine qui s'impose finalement. Transi de froid mais heureux, Chainel avait 11 secondes d'avance seulement sur la ligne, puisque Sickmüller était revenu dangereusement sur lui après avoir passé Ausbuher dans l'avant-dernier tour. Gusty Bausch n'a certes pas réédité son excellent prestation de Contern et il a même du laisser passer temporairement Flammang et Triebel devant lui, mais il a fait preuve d'une belle fin de course pour finalement terminer 10ème et meilleur luxembourgeois. Après le report du Yuppi's Trophy pour jeunes, dû à l'absence de Kim Kirchen censé parrainer
l'épreuve, le Grand-prix Comat était finalement la seule autre course disputée ce jour-là à Niederanven. Après avoir déjà remporté le cross de Dippach en tout début de saison, puis avoir laissé la compétition momentanément de côté, Bob Jungels est revenu en force à Niederanven. Dès le premier tour, l'élève de Lucien Didier s'est solidement installé en tête et, même si Max Michely n'était jamais très loin, Jungels n'a pas laissé planer le doute sur sa supériorité en s'imposant avec 28 secondes d'avance sur le coureur de Tétange. Après un ennui mécanique d'Alex Kirsch, longtemps troisième, c'est finalement le Tchèque Daniel Vesely qui a complété le podium chez les juniors. Dans la catégorie débutants, les coureurs du LG Alzingen ont largement dominé les débats. Un moment accompagnés par Della Schiava et Krux, Thomas Berns et Pierre Lux ont fait cavalier seul dès le deuxième tour pour franchir la ligne d'arrivée main dans la main. Berns sera finalement déclaré vainqueur devant Lux, Della Schiava terminant troisième à une minute. Chez les dames, Nathalie Lamborelle faisait sa rentrée après la trève hivernale, prolongée par une reconvalescence après une opération. Visiblement à court de forme sur un circuit aussi difficile, la championne nationale n'avait cependant aucun problème pour venir à bout de l'Allemande Anja Nalbach.
Début 2008, c'est encore Jempy Drucker qui nous a tenu en haleine: après d'excellents résultats au mois de janvier lors des championnats nationaux (vainqueur à Contern) et des épreuves de coupe du monde (5ème à Liévin, 2ème à Hoogherheide), le coureur de l'ACC Contern faisait bel et
bien figure de favori pour une des médailles aux championnats du monde espoirs de cyclo-cross à Trévise en Italie. Hélas, après un bon début de course, un ennui mécanique lui a fait perdre une poignée de secondes, des secondes impossible à reprendre sur un circuit aussi rapide que celui, spectaculaire, autour du Lago di Bandie. Drucker a bien confirmé sa bonne forme au mois de février avec une victoire à Hoogstraaten et une deuxième position à Voorselaar, deux classements qui lui ont rapporté la deuxième place au résultat final du prestigieux Superprestige, à trois petits points seulement du vainqueur Van Amerongen, mais il avait râté son objectif essentiel: une médaille aux championnats du monde pour sa dernière saison en espoirs.
Entretemps, la saison sur route avait reprise elle-aussi et, si les frères Schleck et Kim Kirchen se sont fait remarquer dès janvier avec des bons résultats en Argentine où Frank était 4ème de l'étape-reine du Tour San Luis, au Tour du Haut-Var (10ème place pour Frank) ou au Tour de Californie (10ème position pour Kim Kirchen lors du contre-la-montre), ils étaient plutôt calme au mois de mars où Tirreno-Adriatico, Paris-Nice et le Critérium International se sont soldés dans un anonymat relatif, si on excepte une exellente 5ème place par Frank Schleck au Mont-Ventoux pendant la course au soleil et une 6ème position au classement général du tryptique ardennais. Le mois d'avril était d'autant plus riche en rebondissements, à commencer par le Tour du Pays-Basque où Kim Kirchen était en mesure de fêter deux victoires d'étape, en battant les Bettini, Herrero, Nocentini ou Cunego au sprint par deux reprises. Avec en plus une quatrième et une douzième place à son actif, acquises respectivement dans l'étape-reine et le contre-la-
montre final, Kirchen a terminé le Tour du Pays-Basque en 7ème position au classement général. Alors qu'Andy Schleck a dû abandonner pour des problèmes de tendinite, son frère Frank s'est très bien débrouillé, et seule une chute pendant le cinquième tronçon, alors qu'il se trouvait en tête de la course, l'a empêché de jouer la gagne au terme de cette plus dure journée, avec notamment le terrible Alto de Aia à 26% de montée. Au classement final, Frank s'est positionné en 10ème position, avec 2 minutes de retard sur le vainqueur Contador. Les Luxembourgeois étaient donc fin prêt pour les Ardennaises, où ils ont fait un fabuleux triplé avec un coureur sur chaque podium. A commencer par l'Amstel Gold Race où Frank Schleck a fait la course. Dans le Keutenberg, à 15 kilomètres de l'arrivée, il a accéléré et seul une poignée de coureurs étaient capables de le suivre: Rebellin, Cunego, Valverde, Dekker, Rodriguez, Kroon, Pfannberger et Ivanov. Une bonne demie-douzaine de fois, Schleck a encore attaqué, sans pouvoir se détacher, et le groupe s'est donc présenté au Cauberg pour la décision finale. Une nouvelle fois, c'est Frank Schleck qui a lancé les hostilités à un bon kilomètres du but, et un seul coureur a pu accrocher sa roue. Malheureusement pour Frank, c'était Damiano Cunego, dont la pointe de vitesse n'est plus à démontrer et qui a déposé le Luxembourgeois avec facilité
pour la victoire au sommet du Cauberg. Deuxième place donc pour Schleck, qui a retrouvé avec bonheur le podium de l'Amstel pour une deuxième fois. Kim Kirchen, quant-à-lui, il a fait preuve de moins de sagesse tactique que le coureur CSC et il a attaqué trop tôt dans la journée, à une quarantaine de kilomètres de l'arrivée. Il a brillé de mille feux pendant une vingtaine de kilomètres, avant de s'éteindre dans le Keutenberg et finir à une vingtième place tout de même. Comme ces dernières années, Kim rêvait plutôt de la Flèche Wallonne, cette course qui lui sièd comme un gant. Et cette fois-ci, Kirchen a choisi la tactique parfaite en s'économisant un maximum et en attendant les 300 derniers mètres pour
produire son effort. Car malgré l'attaque prometteuse et au long cours d'Andy Schleck, malgré les attaques encore d'Efimkin, Larsson ou encore Wegmann, la décision est tombée une fois de plus dans la dernière ascension du mur d'Huy. Et, après avoir terminé deuxième déjà il y a trois ans, Kim Kirchen était bien le plus fort cette fois-ci. Le Luxembourgeois a calqué sa course sur Davide Rebellin, qui n'est pas novice en la matière, il a suivi l'accélération de Cadel Evans au plus fort de la pente, puis il a attaqué lui-même à 200 mètres de la ligne. Personne n'était en mesure de le suivre et Kirchen s'est imposé une seconde d'avance sur Evans et 2 sur Cunego, Gesink, Dekker et Rebellin dans cet ordre. Frank Schleck a terminé loin du compte, il n'avait pas pris de
risques sur les routes détrempées et dangereuses de la Flèche Wallonne et pour cause: il voulait absolument briller dans Liège-Bastogne-Liège, la Doyenne des classiques. Pour cela, il pouvait compter sur un précieux allié, Andy Schleck, qui se portait de mieux en mieux dans cette semaine ardennaise. Après avoir été à l'attaque pendant le Flèche, le cadet des deux frères a remis le couvert dans La Redoute, la plus sélective des côtes entre Liège et Bastogne. Andy s'est retrouvé à l'avant de la course avec Stefan Schumacher, avant d'être repris par une poignée d'hommes dans la terrible côte de la Roche aux Faucons, nouveauté au programme cette année. Seuls les plus forts sont restés devant, Valverde, Rebellin et les deux Schleck. Andy et Frank ont attaqué à tour de rôle dans le final, le premier sur le plat, le deuxième dans la côte de Saint-Nicolas, où Andy a montré des signes de faiblesse pour la première fois depuis 250 kilomètres. Frank a bel et bien essayé de remettre ça dans la montée à Ans, mais les trois étaient inséparables et devaient s'expliquer au sprint, où Schleck était naturellement en désavantage par rapport aux deux bons sprinters que sont ses compagnons d'échapée. Alejandro Valverde s'est donc montré fort logiquement le plus rapide dans la dernière ligne droite, devant Rebellin et Frank Schleck. Andy a terminé quatrième à 30 secondes seulement alors que Kim Kirchen, qui a évolué pendant les 30 derniers kilomètres dans un deuxième groupe, à quelques longueurs seulement des leaders, complétait le formidable tiercé luxembourgeois avec une 12ème place. Quelle semaine !!!
Andy Schleck a clôturé les classiques de printemps avec le Grand-prix de Francfort, épreuve qu'il a terminé en neuvième position tout en aidant son coéquipier Karsten Kroon à obtenir la victoire, puis tout le monde a levé le pièd en vue de préparer les objectifs de juin et
juillet. Alors que Jempy Drucker avait entretemps entamé sa saison sur route à la Flèche du Sud où il s'est montré offensif, Kim Kirchen est revenu en force fin mai pour terminer 4ème au classement final du Tour de Bavière. Les frères Schleck ont, quant-à-eux, préféré faire leur rentrée au Tour de Luxembourg, où ils étaient évidemment attendu avec beaucoup de ferveur par un public totalement acquis à leur cause. Dans l'étape accidentée de Differdange, Frank a terminé 5ème, puis il était troisième dans l'étape-reine entre Wiltz et Diekirch, une étape où il était sans doute le plus fort, mais où le jeu tactique l'a privé de victoire. Troisième, c'était également
sa place au classement final derrière Poosthuma et Albasini, les deux échappés de Diekirch. Alors que Jempy Drucker s'était exilé au Canada, vers la Coupe des Nations de Saguenay, où il a pris une très appréciable cinquième place dans la deuxième étape, les trois autres coureurs de l'ACC Contern se sont alignés au Tour de Suisse avec beaucoup d'ambitions. Dès la première étape, Kim Kirchen a affiché ses ambitions en terminant troisième, battu de peu par Freire et Elminger au sprint. Dans le deuxième tronçon, bien plus sélectif, les Luxembourgeois sont passés à l'attaque et ils ont fini tous les trois dans le Top 10. Les CSC ont ouvert le festival offensif avec Voigt, mais aussi Andy, puis Frank Schleck. Le Luxembourgeois s'est détaché en compagnie de Devolder, mais ils ont été rattrapé par un petit groupe peu avant l'arrivée. Le grimpeur basque Igor Anton était le plus fort dans les derniers hectomètres et il s'est imposé avec 6 secondes d'avance sur Kim Kirchen, Frank Schleck finisant 4ème et Andy 9ème. Grâce à cette performance, Kirchen était monté à la deuxième place au classement général et il s'était également emparé du maillot de leader dans le classement à points.
Lors de la cinquième étape, Frank Schleck s'est à nouveau montré offensif, dans une côte de moindre envergure. Le Luxembourgeois était en tête de la course avec Fothen, lorsqu'il a raté un virage et s'est retrouvé par-dessus la barrière, 10 mètres en contrebas. Frank a pu terminer l'étape, mais il a symboliquement remercié son ange-gardien sous forme d'un porte-bonheur en coupant la ligne d'arrivée. Le lendemain, c'était la grande journée du Kim Kirchen. Frank Schleck, bien remis de ses émotions de la veille, a ouvert la route en compagnie de Devolder sur la montée finale de Verbier, à 6 kilomètres de l'arrivée, mais ils ont été repris par un petit groupe d'une douzaine de coureurs. Puis c'était au tour de Kim Kirchen pour faire son travail de sape. Le Luxembourgeois a roulé sans à-coups, à un rythme constant, mais tellement élevé qu'il a sorti tous les coureurs de sa roue, un par un. A l'arrivée, Kim a remporté d'étape avec quelques secondes d'avance sur Klöden et Kreuziger, tandis qu'Andy Schleck terminait 6ème. Du coup, Kirchen pouvait également endosser le maillot jaune de leader, avec 27 secondes d'avance sur Kreuziger. Tout devait donc se jouer dans le contre-la-montre en côte lors de l'avant-dernier jour et là, Kim Kirchen a déçu. Parti dernier avec le maillot jaune sur le dos, il n'a pas trouvé son rythme et, kilomètre après kilomètre sur un braquet bien trop gros, il devait concéder du terrain à Roman Kreuziger. Un Kreuziger qui a remporté l'étape et s'est assuré du même coup de la victoire finale du Tour de Suisse, avec Kim Kirchen relégué en 7ème position et Andy Schleck, le plus régulier des trois, meilleur Luxembourgeois à la 6ème place. Avant les courses au titres nationaux, Jempy Drucker s'était encore déplacé loin pour un Tour de Serbie très, très difficile, et il a une fois de plus trouvé qu'il a de belles aptitudes sur la route également avec une troisième place lors de la dernière étape. Alors que les Championnats du Luxembourg ne s'étaient pas très bien passé pour l'ACC Contern l'année dernière, les quatre coureurs ont raflé la mise en 2008. Kim Kirchen était le premier à impressionner lors du contre-la-montre où il a enlevé son premier titre de la discipline avec brio, 29 secondes devant Christian Poos. Dans la course en ligne, malheureusement imprégnée d'une forte rivalité Kirchen-Schleck, Kim a dû s'avouer vaincu face à la coalition des deux frères. Andy a attaqué très tôt, obligeant Kim à fournir de gros efforts, et c'est Frank Schleck qui a tiré les marrons du feu en partant avec Benoît Joachim à deux tours de la fin. A l'issue d'une belle course, Schleck a retrouvé les trois couleurs nationales qu'il avait déjà portés haut et fort il y a deux ans de cela. Jempy Drucker s'était aligné dans la course des espoirs, mais malheureusement pour lui, la course s'est terminé par un sprint où il n'avait pas la moindre chance de subsister face au très rapide Cyril Heymans. Jempy a néanmoins accroché la médaille de bronze, portant le total des médailles remportés par des coureurs de l'ACC Contern lors de ces championnats à trois.
Juillet, le mois des vacances ... Le mois du Tour de France surtout. Et quel Tour de France cette année, où nos trois coureurs ont enfilé sucessivement trois des quatre maillots distinctifs, où pour la première fois depuis longtemps, le maillot jaune fût porté par un Luxembourgoies et où, pour la première fois depuis 50 ans, un coureur du Grand-Duché était en lice pour la victoire finale jusqu'à quelques jours de la fin. Comme à son habitude, Kim Kirchen a ouvert le bal, en étant omniprésent dans le première semaine du Tour. L'acte d'ouverture était particulièrement
propice à ses capacités avec une arrivée au sommet d'une petite côte. Et on y a cru longtemps, lorsque Kim a produit son effort à 500 mètres de l'arrivée pour prendre immédiatement quelques mètres d'avance. A 150 mètres du but, il avait toujours course gagné, mais Alejandro Valverde a bondit tel un diable de sa boîte dans les derniers mètres pour prendre la victoire et le premier maillot jaune, Kirchen terminant 4ème et Frank Schleck 7ème. Le deuxième jour, Kim s'est mis au vert en se mêlant aux sprinters pour la victoire d'étape, battu uniquement par Thor Hushovd. Pour la première fois dans l'histoire, un luxembourgeois pouvait donc revêtir le maillot de leader au classement par points, en plus, Kim était désormais deuxième au classement général. Dans les jours à venir, le festival Kirchen a continué, le coureur de Columbia était sur tous les fronts, en essayant à la fois de conforter le maillot vert et de conquérir le jaune. 5ème à Nantes, Kim a surtout surpris tout le monde lors du contre-la-montre de Cholet où, après une performance époustouflante, il a pris la deuxième place derrière un Stefan Schumacher qui sera plus tard convaincu de dopage. Lors de la 6ème étape, la sensation était parfaite: à Superbesse, en plus du vert, Kim a pu revêtir le maillot jaune de leader au classement général après une nouvelle prestation très convaincante, au terme d'une étape qu'il aurait pu gagner s'il n'avait pas été gêné par une chute et qu'il a finalement terminé en 5ème position. A Superbesse, Frank Schleck était également dans le bon coup et, à 1200 mètres d'altitude, le champion de Luxembourg s'est classé 4ème de l'étape, juste devant Kim. Celui-ci a pu
conserver le maillot jaune pendant 6 jours, terminant encore 6ème à Aurillac ou 12ème à Bagnères de Bigorre. La deuxième étape des Pyrénées, par-delà le Tourmalet et avec arrivée en altitude, était cependant fatale à Kim Kirchen. Sans doute qu'il avait un peu trop donné dans la première semaine pour conquérir et défendre ses deux maillots, en tous les cas, il a perdu 4 minutes et le maillot jaune en terminant 15ème de l'étape. Et celui-ci a bien failli attérir sur les épaules d'un autre coureur luxembourgeois, puisque Frank Schleck a été tout simplement fantastique à Hautacam. C'est lui qui a attaqué le premier parmi les favoris à 10 kilomètres de l'arrivée et il s'est installé en tête de la course avec Piepoli et Cobo. A trois kilomètres de l'arrivée, Schleck était virtuellement maillot jaune, mais sur la fin, il a coincé un tout petit peu, et il a dû abandonner la victoire d'étape à Piepoli et le maillot jaune à Cadel Evans pour une seule petite seconde seulement. Andy Schleck, quant-à-lui, il a perdu ce jour toute chance pour la victoire finale en perdant 8 minutes suite à une fringale. Dans les jours qui suivaient, et en attendant les Alpes, les coureurs luxembourgeois se sont calmés un petit peu, même si Kim Kirchen s'est régulièrement classé dans le Top 20 des étapes, si Frank Schleck restait en deuxième position au classement général et que tous les trois occuppaient une place dans le Top 5 d'un classement annexe (Kim 5ème des points, Andy 4ème meilleur jeune et Frank 3ème meilleur grimpeur).
Au cours de la 15ème étape, entre Embrun et Prato Nevoso, c'était alors le grand jour pour Frank Schleck: dès le début de la montée finale, les CSC ont pris les choses en main, ils ont fait exploser le peloton, puis Andy Schleck a imprimé un rythme élevé. Tellement élevé qu'il fût fatal au leader Cadel Evans, contraint de laisser filer quelques secondes à Frank Schleck, quelques secondes seulement, mais assez pour devoir abandonner le maillot jaune au Luxembourgeois. Un maillot jaune qu'il arborait fièrement le lendemain, entre Prato nevoso et Jausiers, une étape très difficile par le monstrueux mais tellement beau col de Bonette-Restefonds, mais finalement sans grande influence au classement général, si ce n'est la défaillance de Vincenzo Nibali, qui a dû céder le maillot blanc de meilleur jeune à Andy Schleck. La décision pour la victoire finale devait inévitablement tomber dans la dernière étape des Alpes, avec arrivée en haut de la mythique Alpe d'Huez. CSC savait que, face à Cadel Evans, il fallait avoir de la marge en vue du dernier contre-la-montre et l'équipe a donc choisi l'attaque. Cette tactique a finalement été favorable à Carlos Sastre, sans doute le plus fort ce jour-là, et elle a été préjudiciable à Frank Schleck, contraint d'abandonner le maillot jaune sans pouvoir le défendre véritablement. Car quand Carlos Sastre est sorti, tel un diable de sa boîte, au pièd de l'Alpe d'Huez, les frères Schleck sont restés dans les roues sans bouger. Ils devaient laisser aux autres favoris le soin de mener la poursuite, même s'ils étaient tous les deux très forts et n'avaient aucun mal à répondre aux attaques des Evans, Menchov ou Valverde. Dans la dernière partie de la montée, Andy Schleck était époustouflant, il sautait dans les roues avec une apparente facilité pour finalement prendre la troisième place de l'étape au sommet. Car Carlos Sastre n'a pas faibli, au cours de sa chevauchée formidable et il a remporté l'étape avec plus de deux minutes d'avance sur les prochains poursuivants et il a, ce jour-là, probablement gagné le Tour de France. Grâce à sa troisième place en haut de l'Alpe, Andy a le consolidé le maillot blanc de meilleur jeune, alors que le frère Frank, 5ème de l'étape, occupait désormais la deuxième position au général, une minute et demie derrière son coéquipier. Hélas, le contre-la-montre de l'avant-dernier jour devait être fatal à Frank Schleck qui a complètement perdu ses moyens. 54ème de l'étape, il a rétrogradé à la 6ème place au classement général, abandonnant tout espoir de podium. Alors qu'Andy Schleck a définitivement conforté le maillot blanc et la 12ème place au classement général, le héros du jour fût une nouvelle fois Kim Kirchen. Le champion de Luxembourg de la discipline était parmi les premiers dans tous les pointages intermédiares et il a finalement terminé 3ème derrière le controversé Schumacher et le champion du monde Cancellara. Grâce à cette fantastique performance et sa régularité dans les Alpes, où il a concédé du terrain sans jamais craquer, Kim a fini le Tour de France en tant que 8ème au classement général. Les trois Luxembourgeois étaient donc dans le Top 12 sur les Champs Elysées, tout en ayant portés trois maillots distinctifs, en remportant le maillot blanc de meilleur jeune et en montant sur le podium pour avoir fait partie de la meilleur équipe, CSC.
Après de tels exploits, les trois héros ont évidemment été porté en triomphe lors de leur retour au pays, à l'occasion du Gala Tour de France, organisé en ville de Luxembourg par l'ACC Contern, où Andy Schleck a pu mettre en évidence son beau maillot blanc en franchissant la ligne d'arrivée comme vainqueur follement acclamé. Mais pas le temps de se reposer, car à la mi-août, les Jeux Olympiques constituaient l'autre objectif majeur pour tous les trois coureurs. A Beijng, la course d'équipe du Team Letzebuerg fut
une fois de plus exemplaire, avec Kim Kirchen qui était présent dans l'échapée majeure de la journée, aux côtés des Voigt, Sastre, Kreuziger ou Bruzeghin. Mais les Italiens ont organisé la poursuite et, une fois le groupe Kirchen rejoint, c'est Andy Schleck qui est passé à l'action. Dans la dernière montée, il a attaqué une fois, deux fois, trois fois et seuls deux coureurs étaient capables de le suivre, Rebellin et Sanchez. On se disait alors que la médaille était acquise, mais quelques petites hésitations tactiques et la fusée Cancellara revenant de derrière ont provoqué un petit regroupement. Les médailles se sont alors départagés dans un sprint à six et Schleck a pris la cinquième position, très déçu d'être passé à côté du métal. Dans le contre-la-montre, Kim Kirchen n'était pas à la hauteur des espérances et c'était évident: il fallait quelques semaines de récupération aux trois coureurs pour digérer les efforts des derniers mois. Place donc à Jempy Drucker qui s'était aligné fin août au Grand-prix Tell où il a terminé en deuxième position derrière le rapide Teejay Van Gaderen lors de la troisième étape. Le coureur de l'équipe nationale Luxembourgeois a ensuite enchaîné avec le Tour de l'Avenir où il n'a pas réussi d'exploit spectaculaire, mais ou une belle régularité tout au long de l'épreuve, y compris en haute montagne, lui a procuré une 33ème place au décompte final. Kim Kirchen a repris le service au Tour de Grande-Bretagne où il s'est montré de façon offensive l'une ou l'autre fois avant d'abandonner, tandis que les frères Schleck se sont alignés au Tour de Pologne. Avec le team CSC, ils ont pu fêter une belle victoire au contre-la-montre par équipes d'ouverture, et par la suite, ils se sont tous les deux mis au service de leur équipe et ils ont été récompensé par la victoire finale de leur coéquipier Jens Voigt, acquise par un temps exécrable tout au long de la semaine. Le coeur n'y était plus, et Kim Kirchen a décidé de faire un terme à la saison après le Grand-prix d'Isbergues, tandis que les deux Schleck et Drucker était encore en lice pour participer aux Championnats du monde à Varese. Mais quelques jours avant la course, de nouvelles révélations sur des affaires de dopage ont éclatés et cette fois-ci, Frank Schleck était au coeur de la tourmente. Dans ces conditions, le
Luxembourgeois n'a pas été capable de rivaliser avec les Italiens, même si l'équipe luxembourgeoise s'était mise à plat pour lui tout au long de la journée. Après ces évènements, les frères Schleck ont fait l'impasse sur les classiques d'automne pour terminer également leur saison. Frank Schleck s'est consacré à défendre son cas devant l'Agence Anti-dopage Luxembourgeoise, qui a classé le dossier sans suites en décembre. Jempy Drucker avait également terminé aux championnats du monde sur route, mais il s'est avéré par la suite qu'après une longue saison d'été, il a eu du mal à trouver ses marques dans les labourés, si bien que la saison de cyclo-cross n'était pas un grand succès, d'autant plus qu'elle s'est terminé prématurément après une chute à Loenhout, au moment ou la forme commençait doucement, mais sûrement à venir pour le champion de Luxembourg.
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